Saint-Magloire
Saint-Magloire
 

Un brin d’histoire

Historique

Vous trouverez dans le texte ci-dessous des informations sur l’historique de la municipalité de Saint-Magloire. Ces dernières proviennent du livre du centenaire de la paroisse écrit par :

  • Mme Aurore Ménard, coordonnatrice
  • Sr Agnès Gagné, recherches sur les vocations
  • Sr Simone Morin, recherches sur les vocations
  • M. et Mme Alfred Ménard (Jos), recherches sur les industries et le commerce
  • M. Alfred Lapointe, recherches sur les générations et les familles nombreuses
  • M. Michel Maurice, recherches sur les universitaires, les médecins, ainsi que dans les archives municipales et scolaires
  • M. Lucien Brochu, membre
  • M. Gérard Boutin, membre
  • Mlle Odile Théberge, secrétaire
  • Sr Évelyne St-Pierre, rédactrice
  • Mlle Francine et Léone Labrie, Julie Brochu et Micheline Marceau, copistes

 

Les débuts de Saint-Magloire

Chasseurs et amérindiens

Jusqu’en 1852, rien n’indique que cette région montagneuse et boisée n’ait été connue et visitée, sinon par les chasseurs, en particulier les autochtones de la Réserve de Lorette. Ils montaient en suivant la rivière Etchemin jusqu’au pied du Bonnet pour se rendre ensuite à la rivière des Orignaux et, de là, à la rivière Daaquam.

Premier arpentage

L’arpentage du canton Roux fut fait en 1852-53 par M. François Têtu de Saint-Thomas de Montmagny.

Première route

Les années suivantes, le chemin Mailloux fut tracé sur une longueur de vingt-quatre milles. Il partait de l’église de Saint-Philémon pour aboutir à la frontière des États-Unis.

Arrivée des premiers colons

C’est alors que les premiers défricheurs osèrent s’aventurer dans la région. Ils vinrent d’abord au printemps pour faire du sucre, puis peu à peu, ils firent une trouée autour de leur camp et ils semèrent du blé noir. À l’automne, ils revinrent pour la récolte.

Vers 1860, Louis Lacasse, natif de Saint-Charles, sema le premier grain qui a poussé à Saint-Magloire. C’était un veuf de 24 ans. Au printemps de 1860, sur les conseils de M. l’abbé Mailloux, il quitta Saint-Lazare avec quelques jeunes gens pour faire du défrichement "de l’autre côté de la montagne". Avec lui, se trouvaient Jean Lacasse, Norman Boulanger, François Boulanger, Eucher Boulanger, Narcisse Racine, Jean Racine, Laurent Couture, Édouard Samson, Étienne Santerre. Ces premiers défricheurs se fixèrent tous à l’est du chemin Mailloux vers un petit lac...

La paroisse de Saint-Magloire a donc commencé à s’ouvrir par le rang VII du canton Roux, appelé aujourd’hui rang du Lac.

Premier résident : Norman Boulanger

Au printemps de 1863, Norman Boulanger emmena de Saint-Raphael, sa jeune femme, née Marie Goupil, avec l’intention d’y rester pour de bon. Après avoir fait son sucre et ses semailles, Monsieur Boulanger "redescendit" avec les autres colons pour vendre son sucre et pour gagner un peu d’argent. Il pensait être absent qu’une quinzaine de jours. Sa jeune femme resta seule dans son camp. Tous les autres colons "descendirent" aussi et lui-même, habile couvreur "en chaume" trouva tout l’été des granges à couvrir. Il ne revint à sa demeure que pour les récoltes avec les autres colons. Pendant ces deux mois et plus, Madame Boulanger se trouva absolument seule dans l’immense forêt!  "J’ai passé bien des nuits sans dormir, disait-elle plus tard, je croyais toujours entendre approcher quelque bête sauvage, surtout des ours. Et dans le jour, souvent je m’enfermais dans le camp, redoutant le passage de quelques sauvages en excursion de chasse".

Monsieur Norman Boulanger s’était établi en haut de la côte qui domine le rang du Lac.

2e résident : Bélonie Goulet

À la fin de 1863, Bélonie Goulet quittait Saint-Lazare avec ses quinze enfants. Il se fixa sur le chemin Mailloux, prévoyant qu’on bâtirait l’église à cet endroit.

M. Hilaire Brisson avait, dès 1860, fait une trouée aux abords de la "Grand’Ligne". Venu très jeune, ce brave homme a assisté à tous les développements de la contrée.

3e résident : Laurent Couture

Laurent Couture, célibataire de 45 ans, qui monta, en 1863, avec M. Bélonie Goulet, s’établit au rang du Lac. En son honneur, ce centre de colonisation fut appelé un certain temps "mission du lac Saint-Laurent". Ce fut un personnage important dans les débuts de la paroisse. Instruit et pieux, il faisait profiter ses concitoyens de sa science et de sa piété. Il recevait la "gazette" et le dimanche, il renseignait ses amis sur les faits importants qui se passaient dans le monde.

Ses livres de piété et son calendrier liturgique lui permettaient d’avertir les colons des jeûnes et des fêtes de la semaine.

Le développement des Rangs

Peu à peu les pionniers se sont échelonnés dans les divers rangs de la paroisse actuelle.

Le rang Bellechasse 

Ce rang fut le premier du canton Bellechasse. Ses principaux défricheurs furent Honorius Brochu, Médard Bercier, Louis Labbé, Étienne Bercier, Isaac Lejeune, Xavier Gosselin, François Maurice, Charles Maurice, Ferdinand Boutin. 

Les terres du rang Bellechasse étaient considérées comme les meilleures de la place. Ses vigoureux pionniers surent les mettre en valeur.  Bientôt ce rang dépassa celui du Lac par ses grands abatis, ses récoltes abondantes et ses nombreuses résidences.

Le rang Saint-Charles

Ce rang porte ce nom en l’honneur de son premier colon M.Charles Boutin. Il fut ouvert en 1867.

M. Pierre Carrier et M. Michel Chabot se joignirent à M. Charles Boutin. La vaillance, le courage, la persévérance ne firent aucun défaut chez eux, c’est pourquoi ils ont pu lutter contre la misère et assurer des biens à leurs descendants.

Le rang du Lac

Ce rang fut le noyau de la paroisse de Saint-Magloire comme on l’a déjà dit. Aux premiers colons déjà nommés, il faut ajouter M. André Garand, avec ses cinq garçons: André, Édouard, Léon, Elzéar et Alphonse. Le rang du Lac y gagna beaucoup avec cette famille.

Le rang Saint-Cyrille

Ce rang doit son nom à M. Cyrille Laprise. En 1869, M.Laprise y résidait. Son frère Joseph s’y adjoignit pour faire une trouée au pied du Bonnet. Un peu plus tard, M. Pierre Tanguay(fils) et Jean-Baptiste Goupil se placèrent au milieu du rang. Bientôt une double rangée de maisonnettes se dessina dans la vallée de la rivière Noire.

La Grand' ligne 

Le chemin Mailloux traversait toute la paroisse du nord au sud. Sous les coups redoublés des défricheurs, la forêt recula et fit place aux moissons. M. Hilaire Brisson donna l’exemple de la vaillance et de la hardiesse. À ses côtés se placèrent MM.Pierre Lemieux, Théophile Labarre et Vital Létourneau. 

M.Bélonie Goulet fut le second colon à s’établir sur la Grand’Ligne. À ses côtés se placèrent MM.François Brisson, Pierre Tanguay(père), Marcel Hébert, Ambroise Goulet. En continuant vers le sud, on rencontrait MM.  Alexis Couture, Jean Roy, Peter Guillemette, Étienne Bercier (père), Théophile Larochelle, Cyrille Larochelle et Napoléon Boulanger.

Rang Saint-Anselme

Vers 1878, MM.  Frédéric Baillargeon et Anselme Corriveau et ses fils organisèrent un nouveau rang. C’était le rang St-Anselme.  MM.  Étienne, Alexis, Théotine et Édouard Boutin ainsi que Louis Baillargeon s’y installèrent par la suite.

Autres rangs 

Plus tard s’ouvrirent: le rang Saint-Léon par M. Léon Labbé le rang Saint-Hilaire par M. Hilaire Brisson.

Le rang Saint-Armand

Ce rang fut ouvert pour le marché du bois. Il porta longtemps le nom de rang de "Quinze piastres". Plus tard, le Conseil municipal lui donna le nom de rang Saint-Armand, en l’honneur de M. Armand Proulx, alors curé de Saint-Magloire.

Le rang de la Société

Ce rang fut ouvert par une Société de colonisation privée qui l’abandonna par la suite. Il fut continué par MM.  Louis Lavallée, Joseph Pigeon et Joseph Côté.

La construction de l’église

En 1874, la population laissait prévoir une augmentation. La sacristie que l’on venait de terminer en 1873 était trop petite pour les offices du dimanche. Il fallait envisager la construction d’une église. Dès le début de l’année 1874, M. le curé Brochu demanda encore des corvées et du bois à ses gens. Pour sa part, il s’absenta souvent pour recueillir des aumônes. Au mois de juillet, M. Elzéar Métivier de Buckland entreprit la construction pour la somme de $2,000.00. Le bois de construction devait être fourni par les paroissiens et M. Métivier devait payer les autres matériaux et exécuter l’ouvrage. Les dimensions du futur édifice devaient atteindre :

  • 73 pieds pour la nef et 27 pieds pour le choeur,
  • 50 pieds de largeur et 24 pieds de hauteur.

Au printemps de 1875, M. Elzéar Métivier arriva de bonne heure pour remplir son contrat. Il constata que l’équarrissage du bois de charpente, apporté par différents particuliers, avait besoin d’être perfectionné. MM. Nazaire Chabot, Ludger Boulanger et Pierre Guillemette, équarrisseurs à la grande hache, se mirent à l’oeuvre pendant que M. Joseph Métivier faisait le solage que Messieurs Létourneau de St-Paul du Buton taillaient et mortaisaient, que MM. Louis et France Labbé maniaient la scie et l’égoïne, que M. Elzéar Garand préparait les bergères. En moins de cinq mois, l’église pu servir au culte. M. le Curé écrivit dans son cahier de prône: "Aujourd’hui 19 septembre 1875, la messe pour la première fois dans la nouvelle église. Il y a trois ans aujourd’hui que j’ai dit la messe pour a première fois à St-Magloire, et je la chante "hodie" dans la nouvelle église.  "Deo gratias".

Les paroissiens jouissaient donc d’une église confortable. Ils avaient travaillé de bon coeur et pouvaient contempler leur oeuvre avec satisfaction et joie. Toutefois l’intérieur n’étant pas parachevé, on espérait en l’avenir.

En effet, avec M. le curé Boulet, l’église et la sacristie se sont améliorées, mais c’est surtout à M. l’abbé Théodore Mercier, quatrième curé, qu’ont incombé les travaux de parachèvement et d’agrandissement.

Le parachèvement de l'église (1900-1901)

Construite depuis douze ans, l’église n’avait pas encore connu aucune peinture, aucune décoration à l’intérieur. Depuis la visite paroissiale de 1897, M. le curé Mercier mûrissait le projet d’embellir l’église paroissiale. Mais occupé à la construction du couvent, il ne pouvait pas passer à l’action tout de suite.

De nombreuses piles de planches, ayant déjà été amassées à quêtes de corvées par M. l’abbé Boulet, n’attendaient que les bras, le rabot et le marteau du menuisier pour aller se fixer à la voûte ou sur les murs intérieurs du temple. M. le curé Mercier en fit ajouter d’autres, non par des corvées gratuites cette fois, car elles n’étaient plus goûtées de personne. Il fallut payer.

Un architecte fit les plans et devis et M. le Curé eut la charge de préparer l’opinion publique afin de lui faire accepter la responsabilité de telles améliorations.

Au printemps de 1899, des billets furent signés par ceux qui, bien volontiers, voudraient aider au paiement de l’entreprise.

Devant l’hésitation de Monseigneur Bégin à permettre l’exécution des travaux, une requête lui fut présentée pour obtenir l’autorisation, non seulement de parachever l’intérieur de l’église, mais de l’allonger de trente pieds.

Sur l’acquiescement de Monseigneur, M. le curé Mercier confia alors l’exécution des travaux à Messieurs Elzéar et Allyre Métivierde St-Damien qui en furent les entrepreneurs.

En 1900, on fit surtout les travaux d’extérieur. L’ancien clocher disparut après vingt-cinq ans de service pour être remplacé par un autre de cinquante-quatre pieds de haut, appuyésur une tour de soixante-cinq pieds. Deux clochetons de dimensions proportionnées l’accompagnèrent et donnèrent au portail une apparence tout à fait élégante.

La grande rénovation de 1957

C’est sous l’habile direction de M. le curé Jules Picard que l’intérieur et l’extérieur de l’église furent entièrement rénovés.

On commença d’abord par l’intérieur. Les murs de l’église et de la sacristie revêtirent une nouvelle parure aux couleurs ivoire et chamois. Des murs, on passa ensuite aux planchers. Après en avoir renouvelé les parties défectueuses, on les doubla d’un contre-plaqué pour enfin les recouvrir de linoléum beige décoré de vert, de rouge et de noir.

Les anciens bancs de la nef et du jubé cédèrent la place à des neufs. Les vitres furent remplacées par du "verre cathédrale".

Vu la grande générosité des paroissiens à souscrire pour l’embellissement de leur église, il fut décidé qu’une bonne partie de l’argent recueilli soit employée à l’ornementation de la voûte.

L’intérieur fini, le travail ne s’arrête pas là. Il fallut entreprendre la rénovation de l’extérieur. Un peinturage fut fait au complet. Ce n’est qu’en 1964 que l’on put dire que tout était fini.

Le trottoir fut refait en ciment sur une longueur de cent pieds et un terrain de stationnement fut aménagé.

On peut maintenant être fier du travail accompli et dire:

  • Honneur au valeureux M. le curé Picard pour sa grande initiative et son dévouement inlassable!
  • Honneur à MM. les Marguilliers et à tous les paroissiens pour leur franche collaboration!

La population actuelle est heureuse de se retrouver dans ce temple rajeuni qui fait sa gloire.

Armoiries 

Voici la composition des armoiries de la municipalité de Saint-Magloire.

 

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